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SÉMINAIRE PLATEFORME EUROPE SOLIDAIRE
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un pacte pour l'emploi et la croissance en Europe | |
une taxe sur les transactions financières à l'échelle européenne pourrait rapporter 200 milliards d'euros par an | |
la lutte contre la fraude fiscale concerne 1 trillions d’euros. |
L'Europe fait partie de la solution, pas du problème. Mais nous devons convaincre.
Est-il plus efficace de promouvoir des réformes "dans le cadre" ou bien de
changer le "cadre" de référence économique imposé par les marchés?
Comment refonder la compétitivité sur la justice fiscale et la solidarité,
plutôt que de poursuivre la concurrence sauvage qui épuise la valeur ajoutée?
Comment changer la donne dans le cadre mondialisé du néolibéralisme?
Il faut changer l'architecture de l'UE pour la centrer davantage sur les
aspects sociaux. Il faut tendre vers la justice fiscale: éviter que les
entreprises échappent à la solidarité en ne payant pas d'impôts, éliminer les
paradis fiscaux, remettre à plat les intérêts notionnels, etc. Il faut aussi
défendre le rôle des syndicats, qui doivent être parties prenantes, et qui sont
pourtant maltraités voire assassinés dans de nombreux pays du monde.
Jacques Delors préconisait de mettre la compétitivité au service de la
solidarité, à mi-chemin entre économie ultralibérale et système économique
administré. Mais une question demeure: quelles ressources pour financer la
solidarité?
Une des pistes serait de re-réguler les marchés et de les reconnecter à
l'économie réelle. En tout état de cause, deux voies se dégagent:
la méthode communautaire, contrairement à l'intergouvernemental, peut tendre vers davantage de solidarité dans l'UE | |
les services publics, les investissements publics et les moyens collectifs doivent être mobilisés |
Le PE pourrait aussi demander une Convention constituante dans un an. D'ici là, il devrait être pleinement à l'écoute des citoyens et préparer cette étape avec la société civile organisée. On pourrait d'ailleurs imaginer qu'une Convention constituante et citoyenne se réunisse avant toute modification des Traités. Cela permettrait de mieux prendre en compte les attentes des citoyens, de mieux communiquer avec eux et de mieux faire passer les messages, ce en quoi nous avons collectivement échoué au cours des dernières décennies.
Il faut analyser le double processus politique en cours au plan européen et
le changement important dans la gouvernance de l'Union. La Stratégie Europe 2020
d’une part, héritière de la stratégie de Lisbonne, établit une gouvernance par
le biais de plans nationaux destinée à mettre en œuvre une « économie sociale de
marché ».
Parallèlement, le Pacte de stabilité et de croissance qui avait été suspendu en
2004 est à nouveau appliqué dans le cadre de la nouvelle gouvernance économique
(Ministère des finances, BCE et Eurogroupe) et renforcé par le Six Pack.
L'analyse dominante met en avant le non-respect des critères du Pacte comme
élément explicatif majeur de la crise en Europe et recommande un renforcement du
volet "stabilité" (au détriment de celui de la croissance) en ajoutant au volet
monétaire un volet budgétaire.
Désormais, ce n’est plus seulement le critères des 3% de déficit mais aussi
celui des 60% de dette publique qui sont activés ; la procédure de déficit est
musclée par une procédure à la majorité (de blocage) inversée (il n’y a pas
co-décision) : c'est-à-dire que la Commission doit automatiquement enclencher
une procédure sanctionnant l'état-membre déficient sauf si une majorité s'oppose
à cette sanction.
Le Pacte budgétaire enfin, traité international modifiant les traités de l’UE,
intègre la substance du Six Pack en ajoutant la « règle d’or ». Ces mécanismes
décisionnels, décidés dans l’urgence sur fond de multiplication des acteurs
(Conseil européen, Task force, président BCE, EUrogroupe, banquiers) constituent
selon elle un coup d’état constitutionnel ("forfaiture démocratique").
On semble oublier que la crise n’est pas venue du non respect du pacte de
stabilité mais des excès de la sphère financière (choc exogène) !
A la fin des « trente glorieuses » (années 50 à 70) qui avaient vu croître
fortement la demande de services publics (santé, éducation), la crise pétrolière
et la baisse de rentabilité du capital qui a suivi ont mené dans les années 80 à
un basculement de l’économie: la pression est mise sur les dépenses de santé,
d'éducation, et plus généralement les biens sociaux qui étaient au cœur de l'état-providence.
C'est dans un contexte de croissance ralentie que se font jour les solutions
néolibérales qui conduisent à de nouvelles politiques économiques:
- Une financiarisation de l'économie avec un drainage des investissements dans
la sphère spéculative de la finance
- Une extension de la production marchande par la privatisation des anciennes
entreprises publiques et des réformes qui limitent les investissements dans le
social (pensions, santé,..). On assiste ainsi à une réorganisation des anciennes
entreprises publiques vers des firmes multinationales.
- La diminution de la part salariale dans la valeur ajoutée (à des rythmes
différents selon les pays) accompagnée d'une croissance du chômage et de la
précarisation des emplois.
La combinaison de ces trois facteurs conduit à un redressement de la rentabilité
du capital mais qui se fait au prix d'une forte croissance des inégalités (c’est
la fin du modèle « fordiste »).
Sur le plan de la théorie économique, la pensée libérale du 17ème siècle,
appliquée au 19ème siècle - à savoir que l’harmonie sociale résulte de la
médiation des libertés individuelles par le marché - est revisitée dans ce
nouveau contexte et donne trois tendances :
- il faut revenir en arrière et limiter les interventions de l'état (providence)
pour retrouver un mécanisme pur de marché
- Il faut préserver la liberté individuelle des acteurs du marché mais avec un
encadrement et une certaine dose de régulation (Keynes) sans lesquels les
inégalités se creusent;
- le marché ne conduit pas "naturellement" à un optimum et a besoin de
l’intervention d'un pouvoir politique fort.
C'est cette troisième voie qui a pris le dessus, voie dans laquelle le pouvoir
politique n'est plus adossé à la démocratie mais à l'économique et au marché où
il a charge d'organiser la concurrence "libre et non faussée" sans laquelle il
n'y aurait pas de sortie de crise possible.
En conclusion, ce lien nouveau entre pouvoir politique et marché, théorisé dans
le néolibéralisme, consacre aussi la perte de la légitimité démocratique.
La banque Triodos a été créée en 1973 avec pour objectif le changement
politique en orientant le choix du client par rapport à des objectifs sociétaux
(durabilité, stabilité long terme, transparence, absence de boni et de taux
variable, échelle salariale avec un écart maximum de 1 à 10).
Le seul objectif de la banque doit être de réinvestir les excédents d’épargne
dans l’économie réelle. Elle est très active dans le micro-crédit vers les pays
du Sud et les énergies renouvelables et s’interdit d’emprunter sur le marché
interbancaire. Les dépôts sont toujours supérieurs de 20% aux crédits.
Les banques universelles (« too big to fail ») quant à elles se sont développées
après qu’on ait mis fin sous Clinton à la séparation entre les banques de dépôts
et les banques d’affaires. Elles ont visé des rendements de l’ordre de 14%,
intenables sauf à court terme et au prix de risques majeurs. Une étude
canadienne tout juste publiée montre que les petites banques, centrées sur leur
métier, investissent 70% en moyenne de leur capital, pourcentage qui tombe à 37%
pour les grandes banques qui font dans le même temps des profits énormes.
Difficile dans ces conditions de justifier le sauvetage des grandes banques par
les pouvoirs publics en 2007!
Les recommandations d’un groupe de réflexion aux Pays Bas devraient donc être
prises en compte. Le groupe recommande de restructurer le secteur bancaire en
séparant les deux métiers (dépôts/investissement), en supprimant les bonus et en
établissant les normes de capital propre à 10-15%. Les règles de l’accord dit
Bâle III devraient devenir des règles européennes mais se heurtent à une
opposition féroce de ceux à qui profite le statu quo. Les parlements nationaux
jugent la question trop technique et renvoient au niveau européen ; le Parlement
européen doit donc prendre ses responsabilités.
Le referendum est un chantage, tout comme l’unanimité ? n’est-il donc pas
important de revenir à la méthode communautaire et de mettre en place des
garde-fous budgétaires ?
Que faut il faire pour que le secteur financier remplisse le rôle qui est le
sien ?
La majorité inversée court-circuite l’unanimité (qui empêche d'avancer sauf à la
plus petite vitesse et sur le plus petit dénominateur commun) et peut renforcer
la méthode communautaire. Plutôt que d'incriminer le mécanisme, ne faut il pas
plutôt le généraliser en y mettant un nouveau contenu (le progrès social, la
fiscalité, les euro-obligations etc) et jouer une Europe dynamique à plusieurs
vitesses ?
Ne faut-il pas miser sur des processus démocratiques novateurs comme le
referendum paneuropéen qui est pertinent car il permet le dialogue des peuples,
empêche le chantage de quelques-uns et respecte le droit d'un état de refuser.
Rester au milieu du gué nous condamne à l’immobilisme ; le fédéralisme doit
servir à quelque chose.
L’Europe est dans le monde mais n’est plus le maître du monde. Son financement
est remis en question par les nouveaux acteurs de la mondialisation. Il faut
repenser la solidarité, nous devons travailler pour nous-même alors que nous
n’avons plus de ressources.
On observe le déplacement du centre économique du monde, de l’Atlantique vers le
Pacifique. La décroissance est un rêve que ne partagent pas les peuples qui nous
entourent.
C. Barbier
La majorité inversée est dangereuse, car l’article 136 sur la surveillance
macroéconomique et budgétaire au sein de la zone euro fait totalement l’impasse
sur l’approbation des parlements nationaux. On pourrait parler de déni de
démocratie. La majorité inversée est aussi une manière d’esquiver la
responsabilité tout en touchant à des matières nationales (désindexer les
pensions par exemple).
Les économies espagnoles et portugaises d’avant la crise étaient exemplaires :
la discipline budgétaire ne répond pas à leur vrai problème, qui était celui de
la dette privée (et non publique).
La révision du traité de Lisbonne va faire du mécanisme européen de stabilité
(MES), un mécanisme permanent, contrairement à la présentation initiale. Or le
MES viole la clause de non renflouement, d’où le problème constitutionnel
allemand. Le Royaume Uni étant sorti du traité et de ce mécanisme, il suffit que
le traité soit ratifié par les 17 États membres de la zone euro.
Dans le cadre du pacte euro+ les États membres sont chargés de prendre des
mesures nationales pour atteindre les objectifs de compétitivité, par exemple en
remettant en cause l’indexation des salaires. La question de la responsabilité
est esquivée, bien plus que celle de la solidarité.
Paul Magnette a questionné le bien-fondé de l’approche libérale de la
Commission. Mario Draghi dit que le modèle social européen est mort. Or l’Europe
est un partage de souveraineté, à mon sens, je suis contre la vision fédéraliste
de Hayek.
M. Bruyère
Peut-on revitaliser la démocratie par le référendum européen ? il est vrai que
le débat national est perturbé par les questions locales. C’est une idée à
creuser mais c’est le Parlement européen qui pourrait demander son organisation.
La vitalité sociale est aussi locale. Comment enclencher un mécanisme bottom up
? Avec l’initiative citoyenne ?
Le débat sur le traité constitutionnel en France a témoigné d’une grande
vitalité politique. C’est une erreur de le lire comme un repli national. La
démocratie, c’est aussi la subsidiarité, la permanence du rôle des institutions
nationales, le rôle des députés nationaux et européens. Nous ne sommes pas dans
une crise économique mais dans une crise politique, sociale et écologique.
L’endettement en tant que tel n’est pas négatif, surtout s’il porte de
l’investissement. Le pacte budgétaire ne fait pas la différence, pas plus qu’il
ne répond au grave problème des ressources.
Une question a porté sur la décroissance. La contrainte écologique fait que la
croissance ne reviendra pas. Il faut imaginer des modèles sans croissance
significative. La reconversion écologique suppose une diminution de la
consommation énergétique, on ne peut pas compter uniquement sur la ‘croissance
verte’.
Cependant, les pays émergents veulent se développer. La bonne nouvelle est que
l’on peut continuer à financer le modèle social, on n’est pas dans une crise
économique, on a les moyens d’organiser une plus grande solidarité.
O. Marquet
Les matières premières sont dans les pays émergents, la vieille Europe est en
voie d’appauvrissement relatif, l’avenir est ailleurs qu’en Europe. Discuter des
mécanismes de prise de décision est ridicule : il faut changer les choses. On a
parlé de Plan Manhattan, mais attention : les plans et les aides publiques
introduisent des distorsions et des effets pervers, sur les prix notamment. La
politique de subsides est souvent négative. La planification ne fonctionne
généralement pas.
La marche vers les énergies renouvelables a beaucoup de vigueur en Chine et dans
d’autres pays émergents. Il faut faire confiance aux décisions locales.
Il ne faut pas avoir peur des banques mais il ne faut surtout pas leur laisser
le contrôle. Comment cantonner les banques à leur métier de base ? Ne
nationalisez pas, l’exemple français a prouvé que cela ne permettait pas un
contrôle effectif. Par contre, légiférez et réglementez ! On reproche parfois
aux régulateurs leur inaction, mais le régulateur applique les règles et si ces
règles manquent, le régulateur est impuissant.
Bâle III est un renforcement de Bâle II. Bâle III exige des ratios de fonds
propres plus forts mais pour 2018, c'est-à-dire bien trop tard. On édulcore les
choses, ce n’est pas la bonne approche, il faut interdire certaines prises de
risque, ce qui aura pour effet vertueux de libérer les capitaux de réserve.
L’activité casino des banques doit être interdite ou ne pas s’exercer sur les
dépôts des épargnants, garantis par la puissance publique. Bien sûr, le lobby
des banques d’affaires US a guigné les dépôts des particuliers. On a développé
la titrisation qui est une méthode masquant les risques.
Le Parlement européen doit prendre ses responsabilités car les parlements
nationaux ont démissionné devant la technicité des questions.
Comment rendre lisibles des questions complexes et impliquer vraiment les
gens ? Par exemple, quel salaire minimum en Europe ? En Allemagne, 50% des
travailleurs ne sont pas couverts par des conventions collectives !
Quelles politiques communes ? il faut, sous certaines conditions, élargir les
compétences européennes.
Quelles perspectives peut-on avoir pour les futures élections européennes ? Les
sondages donnent des réponses très négatives, franchement effrayantes, sur
l’Europe.
Les primaires sont elles une solution pour les élections au PE, comme le propose
Cohn-Bendit ?
Au plan institutionnel, la Commission peut-elle rester un organe technique ? Ne
doit-elle pas émaner du PE ?
Nicole Alix (Confrontations)
Nous n’aurons jamais plus le plein emploi. Quelles idées pour y répondre ? On a
parlé de revenu citoyen, de l’allocation universelle. Le néo-libéralisme s’est
imposé à la faveur du vide politique européen. Or, nous avons besoin de
solutions de transformation sociale comme l’économie sociale. Il faut une
politique de pas progressifs. La politique sociale est une boîte à outils, pas
un modèle alternatif au capitalisme : réparation sociale, transformation
sociale, travailler à la diversité… Il n’y a pas de modèle unique répondant à
tout. L’État reste utile pour garantir les transferts.
Le droit de la concurrence n’est puissant que parce qu’il n’y a pas de politique
industrielle ou sociale en Europe. Il y a un déséquilibre entre intentions et
possibilités. Quelle est la Commission à revitaliser ? la machine à réglementer
ou celle qui définit des politiques et qui engage des plans d’action ?
F. Ianniello
De très nombreuses associations, think tank, etc… travaillent sur l’Europe. Le
défi, c’est de travailler ensemble, de fédérer les efforts pour avancer les
idées d’une économie sociale, pour donner des directions constructives. Il faut
organiser les ‘grandes assises de l’Europe’, c’est une base essentielle pour
travailler ensemble.
Si l’on fait un référendum, l’Europe sort perdante. Il faut que l’Europe parle
aux citoyens, c’est un travail de longue haleine. Il faut créer un effet
d’entraînement et pour cela, se fédérer. L’économie sociale n’est pas la
solution à tout mais ça peut permettre de résoudre des situations de crises.
Voir par exemple le succès des chèques vacances en France.
M. Theys
Les élections au Parlement européen ne sont pas de vraies élections. L’Europe
reste donc absente des débats. Pour y remédier, il existe trois exigences
minimales : un seul mode de scrutin, des partis vraiment européens, des listes
et des circonscriptions transnationales.
En ce qui concerne les référendums, il faudrait ajouter deux choses :
- demander une convention élargie à la société civile pour rédiger une
constitution qui devrait être ratifiée par un référendum européen par les 2/3
des citoyens
- un État membre ne peut organiser unilatéralement un référendum (sauf pour
valider un retrait de l’UE)
P. Grosjean
Le Forum permanent de la société civile a défini un projet organisé autour d’un
objectif, d’un agenda et de moyens. L’objectif est de définir un projet de
constitution, car l’Europe a besoin de se structurer sainement. L’agenda, ce
sont les élections européennes de 2014, précédées d’une convention entre
septembre 2013 et mars 2014.
Pour préparer les échéances, trois rencontres de citoyens seront organisées en
trois lieux hors de Bruxelles. La première, en Allemagne en juin 2012, poserait
la question ‘qu’est ce qui est mieux géré au niveau européen ?’ C’est la
question des compétences fédérales.
La seconde, en Italie, poserait la question ‘Qu’est ce qui est déjà commun et
qui mérite d’être défendu ?’
La troisième, en janvier 2013, dans un pays à déterminer posera la question ‘
Quel type d’institutions / processus démocratique pour gérer ces compétences
communes ?’
Au niveau des moyens, ils sont défaillants. Le forum est à la recherche de
soutiens financiers et de bénévoles.
J-F Drevet
Étant donné le déficit d’information et l’inefficacité de la communication
institutionnelle, ne faudrait-il pas une campagne d’informations menée par un
organisme indépendant pour y remédier?
On a été trop loin dans la dérégulation. Une réforme fiscale est nécessaire pour
dégager de nouvelles ressources et pour cela il faut abandonner le principe que
plus on est riche, moins on paye d’impôts. C’est difficile au niveau national.
Les impôts à haut potentiel de rendement sont par nature européens, il faut en
finir avec l’étroitesse de la base fiscale : par exemple, il faut un minimum
d’impôts sur les sociétés, la concurrence de type irlandaise à ce sujet est
malsaine.
F. Ianniello
Pour conclure, on débouche sur trois grandes idées :
1- Organiser des ‘grandes assises’ pour travailler ensemble sur un projet commun
2- Créer un portail des associations et think tanks pour mieux se coordonner
3- Lancer des actions (telles le concours photo) pour parler d’Europe aux
citoyens, pour s’adresser à eux à partir de leurs préoccupations, pour les
écouter et pour agir en commun.
(fin du séminaire) Voir le Manifeste
Séminaire (invitation nécessaire)
LA CRISE ET SES EFFETS Le mercredi 28 mars de 13h00 à
17h00 Participations confirmées: - Stephen Hughes, vice-président du Groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen. - Mireille Bruyère, maître de conférences en économie à l’Université de Toulouse 2, membre du conseil scientifique d’Attac, membre des « Économistes Atterrés », membre du Laboratoire CERTOP-CNRS (Centre d’Étude et de Recherche Travail Organisation Pouvoir), spécialiste des problèmes de l'emploi et du travail. - Chahira Boutayeb, maître de conférences auprès de l’Institut de recherches et d'études de droit international et européen de la Sorbonne [Droit public], maître de conférences des Universités - HDR - Habilitée à diriger des Recherches, Études Internationales et Européennes. - Cécile Barbier, chercheuse senior auprès de l’Observatoire social européen. Elle suit les débats institutionnels et les conséquences sociales de l’intégration européenne. L'Observatoire social européen est une source reconnue d'analyse et de compréhension des enjeux que revêtent les réformes des traités européens tant de point de vue social que d'un point de vue citoyen. - Olivier Marquet, directeur de la Banque Triodos Belgique : «Indépendamment des grandes difficultés qui ont à nouveau agité le secteur financier, la Banque Triodos a poursuivi en 2011 sur sa lancée, concentrée sur son objectif d’utilisation responsable et transparente de l’argent qui lui est confié, au service du développement durable.» Public cible : les membres du PE, les dirigeants des syndicats, les journalistes et les responsables des organisations qui soutiennent l’Union européenne Produit attendu: un manifeste pour relancer une Union européenne plus démocratique et attachée au développement économique et social. Langues de travail : français, anglais |
Seminar (invitation needed)
THE CRISIS AND ITS EFFECTS Wednesday 28 March from 1.00pm to
5.00pm Confirmed participants: - Stephen Hughes, vice-president of the Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats at the European Parliament. - Mireille Bruyère, senior lecturer in Economics at the University of Toulouse 2, member of the scientific council of Attac, member of the group “Economistes Atterrés”, member of the Laboratory CERTOP-CNRS (Centre of Study and Research into Work, Organisation and Power), specialist on problems of employment and work. - Chahira Boutayeb, senior lecturer at the Institute of Research and Studies of International and European Law at the Sorbonne [Public Law], university senior lecturer - HDR – qualified to lead research projects, international and European studies. - Cécile Barbier, researcher at the European Social Observatory. She follows the institutional debates and the social consequences of European integration. The European Social Observatory is a recognised source of analysis and understanding of the ramifications which follow from the reform of European treaties, whether from the point of view of society as a whole or of the individual citizen. - Olivier Marquet, director Bank Triodos Belgium Target audience: Union leaders, journalists and leaders of organisations which support the European Union Expected product: a manifesto to relaunch a more democratic European Union which is committed to social and economic development. Working languages : English, French |
Conférence publique (ouverte à tout le monde)
LA CRISE ET SES EFFETS Le mercredi 28 mars à partir de
18h00 Langues de travail : français, anglais |
Open conference THE CRISIS
AND ITS EFFECTS Wednesday 28 March from 6.00pm
Working languages : English, French |
Manifeste pour une Union européenne solidaire et démocratiqueNous, citoyens européens, considérons que
les réponses à la crise apportées jusqu’à présent par l’Union européenne et ses États membres ne sont pas à la hauteur des défis à relever car elles sont trop nationales et insuffisamment solidaires, ce qui :
Sur la base de ces constats, nous, citoyens européens, proposons une série de premières mesures dans l’Union : au plan de la réglementation financière
au plan des politiques communes
au plan institutionnel
La Plate-forme Europe solidaire
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Manifesto for a democratic European Union that stands togetherWe, European citizens, consider that: • In a Europe of 500 million inhabitants, the development of a modern, open economy which serves its citizens demands the intensification of policies of solidarity and the search for the common good; • The European Union and its Member States can no longer continue to suffer from the excess of neo-liberal policies of austerity which push the European Union further and further into crisis, and damage the greatest number of citizens by progressively reducing social benefits (social security, pensions, teaching, research, etc.); • The peoples of Europe should not have to pay for the mistakes of an economy that has been deregulated for too long and contaminated by financialisation; • The peoples of Europe are opposed to policies which weaken the European Construction by reducing it more and more to the status of a simple free trade zone where citizens’ interests are no longer taken into account, which is why they are increasingly derailed; The responses to the crisis given by the European Union and its Member States up to the present are not worthy of the challenges to be met because they are too national and do not involve nations working together, which: • Generates a vicious circle of budgetary restrictions increasingly sapping the instruments of social protection; • Institutes ever increasing uncertainty for employment and disastrous unemployment rates; • Tends to alienate citizens from the democratic political structures and make populist, and worse, extremist, speeches dangerously seductive. On the basis of this evidence, we, European citizens, propose a series of initial measures in the Union: On financial regulation• that traditional banks and investment (i.e. casino) banks be separated; • that short selling, which is a principal source of speculation, be either forbidden or dissuasively taxed; • that a tax on financial transactions be created, allowing the European Union to have its own financial revenues and a community budget which is up to the challenges; • that pension funds be forbidden from investing in speculative investments; • that traditional banks should be forbidden from operating in the stock exchange on their own account, so that from now on they operate only in their clients’ interests; • that measures be taken so as to re-establish the primacy of productive capital over financial capital; • that all forms of tax haven be forbidden within and under the control of Member States; • that the austerity measures which have been imposed on Greece be examined by the Court of Justice to ensure they do not contravene the provisions of the European Charter of Fundamental Rights appended to the Treaty of Lisbon; • that the Treaty of Lisbon and the Statutes of the European Central Bank be modified to allow the latter to lend directly to Member States; • that Eurobonds be issued which allow the support of a relaunch of growth in all Member States; • that taxation of businesses operating in the Single Market be harmonised, in order to limit the damage caused by “fiscal dumping”; on common policies• that the Union’s priorities be re-centred on its citizens’ needs, particularly those of young people; • that sustainable and socially useful investment be the first priority, particularly in small and medium enterprises and in public spending; • that the European Union equip itself with a common energy policy which actively encourages the development of alternative enery sources; • that the European Union take on extended functions and powers in the matters of social policy and employment; • that progress towards reduced working hours as a function of technological development become a rule; • that goods for sale in the Single Market, whether they are produced in the European Union or outside it, be duly labelled so that citizens can know if they has been produced with proper respect for fundamental rights, whether social (child labour), environmental, or related to trade-unionism; • that the European Union invest more in training, culture and research; • that the European Union promote, notably by means of exchanges and translation policies, multi- and pluri-lingualism; • that major works be financed at the European level in matters of Environment, Renewable Energy, Transport Networks, etc. on the Institution• that the European Union equip itself with political, economic and financial governance finally worthy of the name, by conferring a democratic legitimacy on the Commission by means of citizens’ choice in elections to the European Parliament; • that the traditional political movements present their candidate for the presidency of the European Commission; • that the European political parties make themselves independent of the national parties, and become able to present their candidates in all Member States; • that a uniform electoral procedure be applied at the next European elections; • that the European Union be given a budget which is up to the challenges to be met, on the basis of its own acquired resources and not longer polluted by claims of “just returns” from Member States; • that the institutions of the European Union facilitate as much as possible the return to the European Citizen Initiative, so that European citizens can take back Europe into their ownership and breathe life into participative democracy; • that a Convention extended to civil society be convened as soon as possible to produce a European Constitution, which will be implemented once it is ratified by two thirds of Member States; • that a Member State should no longer be able to organise unilaterally a referendum on a European subject, unless the question is about its possible withdrawal from the Union; only pan-European referendums being allowed on questions with a European dimension. The Platform “Europe Solidarity” |
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